Le franc congolais connaît une appréciation exceptionnelle de 9,1% face au dollar américain depuis mi-septembre, créant une situation économique paradoxale dans la capitale congolaise où les autorités saluent une victoire monétaire tandis que la population dénonce une hausse sans bénéfices concrets.
Les autorités attribuent cette performance à la mise en œuvre rigoureuse des politiques monétaires et budgétaires. Le président Félix Tshisekedi a identifié plusieurs facteurs explicatifs lors du Conseil des ministres : demande accrue de la monnaie nationale par les banques, ponction de liquidités par le Trésor public et interventions ciblées de la Banque Centrale du Congo sur le marché des changes.
Des conséquences contrastées sur le terrain
Sur le terrain, cette appréciation génère des effets contrastés. Les observateurs constatent un ralentissement net des transactions tandis que pour les salariés payés en dollars, la situation devient préoccupante.
Le principal point d’achoppement reste l’inflation. Hermaine, cuisinière rémunérée en dollars, résume l’incompréhension générale : « La baisse du dollar, c’est bien, mais au marché les prix restent identiques. Cela crée un déséquilibre dans notre budget ».
Face à cette situation, le président Tshisekedi a demandé au gouvernement et à la Banque Centrale de prendre des mesures immédiates contre la spéculation, pointant des disparités géographiques préoccupantes dans les taux de change pratiqués à Kinshasa.
L’urgence d’une stabilisation bénéfique à tous
Alors que les autorités célèbrent cette consolidation monétaire, le défi reste maintenant de traduire cette performance technique en avantages concrets pour la population, notamment par une baisse effective des prix à la consommation. La réussite de cette politique se mesurera à sa capacité à améliorer le quotidien des Kinois.
Roger BIÈRE
