
Ce mardi 28 octobre 2025, l’Assemblée nationale de la Transition a adopté en séance plénière le projet de loi de finances 2026. Si la majorité des députés a voté en faveur du texte, trois élus ont voté contre : Geoffroy Foumboula Libeka Makosso, Marcel Libama et Lionel Ella Engonga. Pour Geoffroy Foumboula, cette abstention est motivée par des réserves profondes sur plusieurs articles du projet, notamment les articles 210, 221, 250, 254, ainsi que les articles 6 à 14, 16 et 42 de la partie recettes.
Dans une déclaration détaillée, le député a dénoncé un budget aux effets “socialement catastrophiques”, pointant du doigt des mesures fiscales jugées injustes et des arbitrages budgétaires défavorables aux plus vulnérables. Il reproche au gouvernement d’avoir rejeté tous les amendements visant à corriger ces déséquilibres.
Parmi les griefs soulevés, Geoffroy Foumboula cite le refus d’exonérer de TVA les biens et matériels destinés aux personnes vivant avec un handicap, notamment celles souffrant d’albinisme, de déficience cognitive, visuelle ou de handicap moteur. En parallèle, les entreprises des secteurs pétrolier, minier et forestier bénéficient, elles, d’une exonération totale de TVA.
Autre mesure contestée : l’augmentation du taux de TVA sur plusieurs produits de consommation courante, qui passe de 5 % à 10 %. Sont concernés l’eau minérale produite localement, les produits de lessive, le fer à béton, les ordinateurs fixes et portables, les factures d’eau et d’électricité, ainsi que les boîtes de conserve.
Le député de la transition déplore également la baisse des droits d’accises sur les cigarettes, réduits de 500 FCFA à 250 FCFA par paquet, alors qu’il proposait une hausse à 1 000 FCFA pour décourager la consommation chez les jeunes.
Il critique en outre l’absence de régime fiscal incitatif pour les jeunes entrepreneurs, notamment le refus d’exonérer de patente ces porteurs de projets durant leur phase d’accompagnement.
Autre point de tension : la hausse de la “Contribution pour l’amélioration du cadre de vie”, qui passe de 7 % à 9 %, impactant directement les factures d’eau et d’électricité des ménages. À cela s’ajoute l’instauration d’une nouvelle taxe environnementale sur des produits comme les peintures et les lubrifiants, qui renchérit leur coût.
Geoffroy Foumboula dénonce également la suppression de la subvention sur les produits pétroliers, avec un impact direct sur le coût du transport. Cette mesure est aggravée par l’introduction d’une taxe carbone ciblant les opérateurs du transport aérien et maritime, avec un risque d’augmentation des prix dans ces secteurs.
Enfin, l’acteur civique pointe la suppression de plus de 56 milliards FCFA d’acquis sociaux, parmi lesquels les salaires des agents d’Africa N°1, les dépenses liées aux haltes-garderies et l’organisation des examens et concours. En parallèle, regrette-t-il, le gouvernement alloue 156 milliards FCFA aux dépenses de prestige, augmente de 87 milliards FCFA les crédits pour les autres biens et services, et inscrit une enveloppe de 157 milliards FCFA pour le fonds d’études sectorielles.
Pour Geoffroy Foumboula, ces choix budgétaires trahissent les engagements du gouvernement en matière de lutte contre la vie chère. Il appelle à ce que ses réserves soient consignées dans le texte final, dans l’espoir qu’elles soient prises en compte lors de la prochaine loi rectificative. “Aucun Gabonais n’est contre le développement, mais je ne pense pas qu’ils doivent en payer le prix fort”, a-t-il clamé pour finir, comme un ultime appel au sursaut des parlementaires.



