Politique

Cameroun : Paul Biya engage sa campagne pour un huitième mandat

À Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, le président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982 et doyen des chefs d’État en exercice dans le monde, a officiellement lancé sa campagne en vue d’un huitième mandat.

‎Le chef de l’État, âgé de 92 ans, s’est exprimé devant un stade rempli de partisans. Son discours s’est articulé autour de trois engagements majeurs : le renforcement de la sécurité, la lutte contre le chômage des jeunes et l’amélioration des infrastructures dans cette région régulièrement ciblée par les attaques de Boko Haram. « Je suis bien conscient des problèmes qui vous préoccupent », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Fort de ma propre expérience, je peux vous assurer que ces problèmes ne sont pas insurmontables. »


‎Le choix de Maroua pour ce premier meeting revêt une importance stratégique. La région de l’Extrême-Nord représente un enjeu électoral majeur, puisqu’elle concentre environ 20 % des 8,2 millions d’électeurs inscrits. Elle constitue également le fief de deux candidats d’opposition, Bello Bouba Maigari et Issa Tchiroma Bakary, tous deux anciens alliés de M. Biya, qui y jouissent d’une forte popularité.


‎Sur le plan politique, la candidature de Paul Biya s’inscrit dans un contexte particulier. D’une part, son principal rival, Maurice Kamto, a été écarté de la course par la commission électorale. D’autre part, l’opposition se présente divisée, avec — pour l’heure — neuf candidats en lice, ce qui constitue un avantage certain pour le président sortant.


‎Au niveau national, le long règne de Paul Biya a été marqué par de multiples crises. Le pays doit faire face à la menace persistante de Boko Haram dans le Nord, à un conflit séparatiste dans les régions anglophones de l’Ouest, et à une pauvreté endémique : selon les Nations Unies, 43 % de la population camerounaise vit sous le seuil de pauvreté, malgré d’importantes ressources naturelles.


‎Malgré ces défis, Paul Biya apparaît comme le grand favori de l’élection présidentielle prévue le 12 octobre 2025, selon de nombreux observateurs.


‎Roger BIÈRE
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