UNESCO : Les défis de Khaled El-Enany à la tête de l’institution onusienne

L’Égyptien Khaled el-Enany a été désigné ce lundi comme prochain directeur général de l’Organisation des Nations-unies pour la science, l’éducation et la culture (UNESCO). Une nomination qui intervient à un moment crucial pour l’organisation internationale confrontée à d’importants défis politiques et financiers.
Le Conseil exécutif de l’UNESCO a choisi l’ancien ministre égyptien des Antiquités et du Tourisme par 55 voix sur 57, face au candidat congolais Firmin Edouard Matoko. Cette désignation devra être entérinée formellement le 6 novembre lors de la Conférence générale à Samarcande.
*Profil de médiateur culturel*
Âgé de 54 ans, Khaled el-Enany incarne un profil atypique. Égyptologue formé à l’université de Montpellier, parfait francophone, il a successivement occupé les fonctions de chercheur, directeur du Musée égyptien du Caire et ministre (2016-2022). Son expérience de terrain et sa connaissance des arcanes diplomatiques constituent des atouts majeurs pour piloter l’organisation onusienne.
*Des défis immédiats*
Le nouveau directeur général hérite d’une institution fragilisée par les départs successifs des États-Unis, d’Israël et du Nicaragua, qui ont affecté son équilibre politique et amputé ses ressources. À titre d’exemple, la contribution américaine représentait à elle seule 8 % du budget total.
Face à cette situation, Khaled El-Enany a déjà esquissé ses priorités : moderniser l’organisation pour renforcer son impact, rétablir le dialogue avec l’ensemble des États membres, diversifier les sources de financement et œuvrer au retour des États-Unis dans le giron de l’UNESCO.
Lors de son discours devant le Conseil exécutif, il a affirmé vouloir « privilégier les délibérations techniques plutôt que la politisation » et s’engager à « construire le consensus ». Son ambition affichée est de faire de l’UNESCO un « espace de rapprochement et de solutions » dans un monde en proie aux divisions.
La communauté internationale observe désormais avec attention la capacité de ce médiateur culturel aguerri à redynamiser une institution essentielle au dialogue multilatéral, tout en préservant sa mission fondamentale dans les domaines de l’éducation, de la science et de la culture.
Roger BIÈRE



